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Nos projets

Gestion

Le site de la Trimouille est une zone humide accueillant des espèces remarquables dans des habitats d'intérêt communautaire (roselière, prairies humides, mégaphorbiaies, saussaies). La colonisation exponentielle par les ligneux et l'atterrissement menacent cette zone humide d'importance. La fermeture générale du milieu par des espèces d'arbres compétitives à croissance rapide, telles que le saule ou le peuplier, pousse vers un appauvrissement de la diversité biologique du site.

 

A partir de ce constat, nous avons décidé depuis plusieurs années de réaliser des chantiers de réouverture du milieu avec nos bénévoles lors de chantiers participatifs en hiver. En complément de ces derniers, nous accompagnons chaque année des classes d'étudiants (Bac Pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune, BTS Gestion et Protection de la Nature) qui participent, pour leur formation, à la préservation et à la restauration des habitats afin de rendre le site plus attractif pour la faune et la flore.

Toutes ces actions sont menées en collaboration avec les acteurs locaux (citoyens, agriculteurs, lycéens, chasseurs et naturalistes) et le propriétaire privé qui nous a confié la gestion du lieu par le biais d'une convention pour une durée de 5 années. Grâce à cette convention, nous avons pu établir un plan de gestion du site qui nous sert de feuille de route pour 5 ans avec des objectifs de préservation et d'amélioration de l'état de conservation des milieux et des espèces présentes.

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Bergeronnette printanière

Oiseaux (écoute)

Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) : Un protocole d’inventaire des oiseaux nicheurs par Indice Ponctuel d’Abondance (IPA) est appliqué à la Trimouille conformément au protocole national. Deux fois durant la saison de reproduction, l’observateur réalise des écoutes de 5 minutes sur des points fixes espacés d’environ 300 mètres et note tous les oiseaux contactés à vue ou au chant dans un rayon de 200 mètres. L’objectif de ce suivi est d’obtenir une évaluation de l’évolution des effectifs des espèces nicheuses.

 

IPA nocturnes : L’objectif de ce suivi et le protocole d’écoute sont semblables à ceux du STOC-EPS. Deux passages d’écoute de quelques minutes sur des points fixes sont réalisés pendant l’année, aux périodes correspondant aux pics d’activité des rapaces nocturnes. Cela permet d’estimer le nombre de mâles chanteurs différents et donc la présence potentielle de couple sur la zone d’étude.

 

Suivi Hivernal des Oiseaux Communs (SHOC) : Comme son nom l’indique, l’objectif de ce suivi consiste à suivre les populations d’oiseaux communs en hiver afin de relever les tendances des populations. Ce protocole est basé sur des comptages visuels et auditifs réalisés par un observateur à douce allure (~ 4 km/h) le long d’un transect placé dans une maille de 2 km de côté.

Oiseaux (baguage)

STOC Capture : Egalement encadré par le CRBPO, ce suivi a pour objectif de capturer les oiseaux nicheurs pendant la saison de reproduction afin d’estimer les paramètres démographiques des populations nicheuses et, dans le cas de la Trimouille, l’impact de la gestion sur ces espèces.

 

SEJOUR-PHENO : Ces deux suivis par capture au filet sont réalisés simultanément chaque été à la Trimouille avec des objectifs et protocoles différents. Le programme SEJOUR, qui est appliqué en continu pendant 4 semaines, a pour objectif de faire un maximum de contrôle sur les individus afin de déterminer les temps de séjour des oiseaux sur le site. Le programme PHENO quant à lui permet d’étudier la phénologie de la migration des passereaux et consiste à capturer les oiseaux une journée par semaine pendant 10 semaines afin de détecter les pics de passage migratoire pour chaque espèce.

VOIE EMBSCH : Initié en 2014, ce suivi par capture du dortoir hivernal de Bruants des roseaux s’inscrit dans le programme national VOIE coordonné par le CRBPO. Il consiste à placer des filets verticaux dans et autour de la roselière quelques heures avant le coucher du soleil afin de capturer les oiseaux qui rejoignent le dortoir. L’objectif étant de suivre l’évolution du dortoir au fur et à mesure des années.

 

Bilan du baguage à la Trimouille   ICI 

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Bruant des roseaux

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Couleuvre verte et jaune

Reptiles

Capture – Marquage – Recapture (CMR) : Le suivi individuel par CMR consiste, lors d’un premier passage, à capturer l’ensemble des individus détectés et de leur attribuer un numéro permanent avant de les relâcher à l’endroit exacte de leur capture. Au second passage, l’ensemble des individus détectés seront également capturés. Une partie d’entre eux présenteront un marquage, ce qui signifie qu’ils ont déjà été capturés sur le site lors du premier passage, et l’autre partie n’en possèdera pas, ce qui indique qu’ils n’étaient pas présents ou n’avaient pas été détectés lors du premier passage. A partir de ces taux de capture et de recapture, nous serons en mesure d’estimer le nombre d’individus présentq sur le site pour chaque espèce de reptiles. Nous profiterons aussi de ces captures pour réaliser des mesures corporelles (masse, longueur…) et sexer chaque individu afin d’obtenir des informations sur l’état général des populations de reptiles du site.

 

POP Reptiles : Le suivi POP Reptiles est un protocole standardisé à l’échelle nationale dont l’ensemble des observations de reptiles est compilé par la Société Herpétologique de France. Ce suivi permet d’inventorier les espèces sur le site et de suivre leur évolution dans le temps. Pour cela, des transects de 100m de long ont été déterminés, chacun étant composé de quatre tôles ondulées en fibrociment disposées tous les 25m. Chaque année, six passages sont effectués en marche lente le long de ces transects et l’ensemble des reptiles visuellement contactés sont répertoriés. Ce protocole permet de déterminer la présence et la probabilité de détection des différentes espèces de reptiles selon les milieux.

Invertébrés

Sphynx capturé à la Trimouille lors des inventaires Hétérocères.jpg

Petit sphinx de la vigne

Pollinisateur & Araignées : Diverses zones ont été échantillonnées sur le site en fonction du milieu et de la gestion. Ces zones sont piégées en fonction de l’activité des invertébrées, trois périodes sont privilégiées : avril et juin pour les espèces printanières, septembre-octobre pour les espèces automnales et hivernales. Les techniques de piégeage utilisées sont : filet-fauchoir (végétation basse), piège barbers (au sol), D-vac (aspirateur thermique, au sol et en végétation basse) ou pan-trap (pollinisateurs).

 

Hétérocères : L’étude de ces espèces permet d’obtenir des informations sur tous types de milieux, des pelouses sèches très ouvertes aux boisements les plus fermés. L’inventaire se fait grâce au principe de phototropisme positif des papillons de nuit. En utilisant un dispositif lumineux émettant dans l’ultra-violet, les individus sont attitrés par la source et sont identifiés lorsqu’ils se posent sur un drap blanc disposé à proximité. Plus de 300 espèces ont déjà été recensées à la Trimouille.

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Ophrys bécasse

Botanique

A ce jour, la majeure partie des données collectées proviennent des bases en ligne (site de l’Observatoire de la Biodiversité Végétale) et des inventaires réalisés par les élèves de BTS GPN, mais plusieurs centaines d’espèces sont déjà connues sur le site de la Trimouille ou à proximité. En parallèle, un suivi annuel a été mis en place concernant quelques plantes patrimoniales, facilement identifiables, et caractéristiques des zones humides. En plus du simple inventaire, cela nous permet de mesurer l’effet de la gestion sur le site, notamment la réouverture des zones en cours d’enfrichement. Les espèces ciblées sont la Fritillaire pintade Fritillaria meleagris et trois espèces d’orchidées inféodées aux zones humides. Pour ce suivi, le site a été découpé en plusieurs « parcelles » en fonction de la gestion pratiquée et les pieds de chaque espèce y sont dénombrés chaque semaine pendant leur période de floraison (entre mi-mars et fin avril).

Chiroptères

Pour recenser les espèces de chauve-souris présentes en chasse sur et à proximité du site, deux méthodes complémentaires ont été mises en place. La première est l’écoute active à l’aide d’un détecteur manuel à ultrasons et consiste à réaliser plusieurs écoutes de 15 min dans l’année sur des points fixes pour noter la présence et l’absence des espèces. La deuxième méthode consiste à installer des enregistreurs automatiques directement sur les parcelles de la Trimouille pour enregistrer tous les individus passant à proximité du microphone. Les séquences sont stockées sur cartes SD et les sons sont ensuite analysés via différents logiciels.

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Photo Adrien Martineau

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Projet Migrouille

En 2020, le projet Migrouille (étude la MIGRation à la trimOUILLE) a été lancé en collaboration avec l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (DEPE-CNRS, Strasbourg). La première étape fut de faire un bilan des quatre premières années de suivi de migration et les résultats ont mis en relief le rôle que peut avoir le site pour les passereaux lors de leur migration post nuptiale. Cela a conduit à mettre en place un suivi de la disponibilité alimentaire et de la structure de la végétation, en parallèle du suivi de migration, afin d’approfondir la réflexion sur le rôle écologique des haltes intérieures.

 

En 2021, une première étude a débuté concernant les variations morphologiques des Fauvettes à tête noire Sylvia atricapilla selon leur stratégie migratoire. En Espagne, des différences ont été trouvées entre migrateurs et sédentaires grâce à un suivi des reproducteurs locaux et des migrateurs, l’idée ici est d’essayer de repérer des différences selon la provenance des individus (migrateur courte vs longue-distance).

Projet Stress EMBSCH

En 2022, nous lançons une nouvelle collaboration avec l'Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (DEPE-CNRS, Strasbourg) et le Museum National d'Histoire Naturelle (MNHN, Paris). L'objectif est d'étudier l'impact des opérations de captures, de manipulations et de contentions sur les Bruants des roseaux.

Capturer des oiseaux au filet est un outil essentiel aux suivis des populations sauvages mais ce processus engendre un stress qui peut se traduire par diverses réponses physiologiques. De manière générale, la réponse au stress est étudiée en réalisant des prélèvements sur les individus mais ce projet a pour but d'utiliser des méthodes mois invasives pour mesurer ce stress. Les deux objectifs du projet Stress EMBSCH sont donc :

- d'appliquer et de comparer deux méthodes de mesures directes du stress sur le terrain

- d'améliorer les connaissances sur le mal-être des oiseaux sauvages lors des opérations de captures à des fins scientifiques

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