En pleine action à la table de baguage
Cette année encore, l’Association a assuré un suivi de la migration postnuptiale des oiseaux. Mais grande nouveauté à la Trimouille : finis les protocoles qui changent tous les ans ! Le camp de migration avait ouvert 10 jours en 2017 jusqu’à évoluer à 4 semaines en 2020. Cette année, nos bagueurs ont mis en place un protocole PHENO-SEJOUR qui sera désormais le même tous les ans. En plus de cela, les examens pour le permis de baguage ont eu lieu à la Trimouille ce qui nous a permis d’obtenir 5 jours supplémentaires de suivi sur la saison (Figure 1). Petit rappel : le protocole PHENO a pour objectif d’obtenir des données sur la phénologie de la migration, c’est-à-dire le calendrier de la migration pour les espèces et pour le site d’étude. Pour cela, le protocole consiste à ouvrir le camp au minimum un jour par semaine pendant 10 semaines. Le protocole SEJOUR permet de documenter l’état de santé des oiseaux sur le site et leur utilisation de ce dernier, et sa durée minimum est de 10 jours consécutif, désormais 4 semaines à la Trimouille.
Figure 1 - Calendrier 2021 du suivi de migration
Cette année, c’est donc 42 jours de suivi qui ont eu lieu entre le 31 juillet et le 30 octobre pour un total de 200,5 heures d’ouverture des 300 mètres de filets désormais installés sur le site. Ces filets sont disposés en 8 lignes identifiées qui nous permettent une plus grande précision sur la localisation de capture des oiseaux, et donc le milieu qu’ils utilisent sur le site : roselière, zone ouverte, saulaie… Au total, 5 462 captures ont été réalisées dont 494 individus déjà bagués. Cela est déjà trop mais il faut noter que « seulement » quatre oiseaux sont décédés lors des opérations de baguage. Malgré les 41 espèces capturées, la fauvette à tête noire reste majoritaire mais au vu de l’allongement du protocole de capture cette année, elle ne représente maintenant que 52% des captures (contre environ 70% sur les quatre premières années). Même s’il est impossible de comparer avec les suivis réalisés entre 2017 et 2020, il est tout de même intéressant de noter que la diversité est plus importante. Les taux de contrôle sont également plus élevés que les années précédentes, chose qui n’était pas forcément prévisible d’après la nouvelle disposition des filets (Figure 2).
Figure 2 – Bilan des captures (en vert les baguages, en bleu les contrôles)
Ce que l’on peut également regarder malgré une seule année de recul, ce sont les dates de passages. Sans aller trop loin dans l’analyse, on peut tout de même s’apercevoir que certaines espèces sont capturées tout au long du suivi et que l’on repère déjà des pics de passage pour certaines (Figure 3). Il est ensuite possible de noter que les espèces majoritaires sont globalement capturées pendant les 3 mois d’ouverture du camp de baguage. Cependant, pour la fauvette à tête noire, il semblerait que le pic de passage ait lieu pendant la première quinzaine de septembre, date à laquelle le suivi est quotidien. Pour des espèces plus tardives comme le rougegorge familier, on suppose que le pic de passage a lieu début octobre, date à laquelle nous avons des données qu’une journée par semaine. Enfin, d’autres espèces comme la fauvette des jardins ou le gobemouche noir semblent avoir des périodes de passage plus restreintes qui collent avec notre suivi permanent, nous permettant d’obtenir des informations plus précises concernant la phénologie de migration de ces espèces.
Figure 3 – Abondance et dates de passage
Bien évidemment, nous ne pouvons actuellement que « débroussailler » les données de ce suivi qui n’a que quelques mois d’existence mais les premières informations sont plus qu’encourageantes pour la suite. Comme nous l’avons rappelé, il s’agissait quelque part d’une année « zéro » concernant le suivi de la migration à la Trimouille. Tous les changements de protocole et les travaux de gestion réalisés à l’hiver 2021 ne nous laissait que supposer ce qui pouvait se passer, laissant quelques incertitudes. Combien d’oiseaux allions-nous capturer ? Serions-nous assez pour assurer un tel suivi ? Tout cela pour dire que la vraie conclusion que nous pouvons apporter aujourd’hui et que tout s’est très bien passé cette année et c’est bien là le principal.
Les pochons sèchent vite sous le beau soleil des Deux-Sèvres
Pour conclure, l’Association SYLATR souhaite remercier en premier lieu les 5 bagueurs qui se sont succédés pour ouvrir la station si longtemps sans interruption : Gaspard BERNARD, Pierre DE BOUET DU PORTAL, Etienne DEBENEST, Mathieu DORFIAC et Thomas GOUELLO. Merci également à Pierre FIQUET de s’être déplacé jusqu’à la Trimouille pour faire passer le permis de baguage aux trois candidats.
Et bien évidemment, un énorme merci aux 51 bénévoles aide-bagueurs sans qui rien n’aurait été possible : Victoire AZIOSMANOFF – Myriam BARKLEY – Florent BASTIANELLI – Gauthier BERT – Laurie BERTHOMIEU – Lucie BOMPAR – Amandine BONNAUD – Romain BONNET – Logan BOSCHEL – Landry BOUSSAC – Mélanie BOUYSSOU – Clément BRAUD – Pénélope BREGEON – Lucas BRISSON – Henry BURBAN – Arthur CALLADINE – Oriane CHEVASSON – Romain CHISSON – Alexandra CHRISTIN – Aurélie COUET – Malik DEBBAOUI – Océane ELEVEN – Marie FRETIN – Valentin GENDET – Méryl GERVOT – Maxime LARGEAU – Manon LECLEUZIAT – Gildas LEMONNIER – Raphaël LEPRINCE – Elodie LEQUELLEC – Sophie LORIOUX – Sabrina MAIANO – Adrien MARTINEAU – Alexis MARTINEAU – Alexis MEROT – Corentin NIVARD – Servane NOEL – Thomas PAGNON – Vincent PAILLOT – Sylvia PARDONNET – PATOU – Samuel PERROTEAU – Thomas PERROT – Jean-Baptiste PERROTIN – Vincent ROCHETEAU – Brice ROGGY – Falvie ROUET – Jérémie SOUCHET – Maxime SOUCHET – Alice STAPELFELD.
Pour finir, une dernière pensée pour Sarah et Simon du gîte le Petit Moulin pour leur accueil pendant ces 5 semaines, merci à eux.
A tout ce beau monde et aux nouveaux qui souhaiteront nous rejoindre, on vous donne rendez-vous l’année prochaine !!!
Rock’n’roll !!!!
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