Laissez-moi aujourd’hui vous parler d’Henry Bates. Cet entomologiste britannique est né à Leicester en 1825 et s’est intéressé très jeune aux insectes, il publiera même un papier dans le journal Zoologist en 1843… à 18 ans. Un an après, il rencontre Alfred Russel Wallace qui deviendra un naturaliste célèbre, notamment pour avoir évoqué une théorie de l’évolution selon la sélection naturelle quelques temps avant Charles Darwin. Ces deux passionnés vont donc s’intéresser aux sciences naturelles au sens large et décider en 1847 d’entreprendre un voyage vers une zone encore peu explorée mais qui semble être un paradis pour les naturalistes : la forêt amazonienne.
Henry Bates
Si leurs chemins se sont séparés au cours de l’exploration, Henry passa au total 12 années en Amérique du Sud à collecter et documenter des espèces animales. Arrivé en 1848 au Brésil, il remonta l’Amazone et ses affluents et essaya même d’aller jusqu’à la Cordillère des Andes. Cependant, touché par la malaria, il fût contraint de rentrer en Angleterre en 1859 avec plus de 14 000 spécimens collectés, dont 8 000 totalement inconnus à l’époque.
A son retour, il dévora le livre à la mode que Charles Darwin venait de publier : l’Origine des Espèces. Malgré sa santé toujours précaire et des ressources financières médiocres, il s’évertua à travailler sur les échantillons qu’il avait ramené d’Amazonie. En 1863, il publie The Naturalist on the River Amazone qui raconte les années de vie d’un européen avec les autochtones de la forêt, le premier à l’époque. Cependant, ce best-seller éclipsa énormément son essai paru en 1861 dans lequel il était le premier à expliquer scientifiquement le mimétisme animal.
Henry Bates et ses voyages en amazonie
Il avait notamment observé que les papillons amazoniens les plus lents étaient ceux aux couleurs les plus vives. Cependant, les prédateurs ne semblant pas s’y intéresser, il en déduisit que ces papillons ne devaient pas être agréables pour ces prédateurs. Dans ses propres collections de papillons, il avait identifié des espèces de papillons très éloignées biologiquement qui partageaient des motifs. Ajoutant à cela la théorie de l’évolution de Darwin, il a donc conclu que ce mimétisme était évolutif et que les mimiques les plus précises et efficaces avaient survécu dans le temps. Il passa le reste de sa vie à la Société Royale de Géographie et mourut en 1892 à Londres, sans jamais être retourner au Brésil. Cependant de nos jours, le mimétisme anti-prédation qu’il avait décrit et qui consiste pour une espèce non-protégée des prédateurs à imiter une espèce protégée se nomme le mimétisme batésien.
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