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Suivi de la disponibilité alimentaire sur une halte migratoire

A l’été 2021, un suivi de la disponibilité alimentaire a débuté dans le cadre du projet Migrouille. La littérature scientifique a montré que, lors des migrations, les oiseaux frugivores favorisent les zones avec des fruits à maturité alors que les insectivores ont tendance à sélectionner des haltes en fonction de la structure de l’habitat (Wolfe et al, 2014). Pour commencer à explorer la disponibilité en fruits à la Trimouille lors de la migration post-nuptiale des oiseaux, nous avons mis en place un suivi par transect pendant les quatre semaines du protocole SEJOUR.


Le long du transect


Une fois par semaine, un observateur parcourt le site selon un transect traversant le site de capture (Figure 1) (Alan et al, 2013). Le long de ce transect, l’occurrence de quatre plantes est notée : aubépine, cornouiller sanguin, ronce et prunellier. Pour chacun des pieds, le nombre de fruits est quantifié ainsi que la proportion de fruits mûrs (Bolser et al, 2013 ; Smith & McWilliams, 2010 ; Blendinger et al, 2012), les arbres sans fruits n’étant pas renseignés. La quantité de fruits par pied a été notée par classe comme suit : de 1 à 50, de 51 à 100, de 101 à 250, de 251 à 500, de 501 à 1000, et plus de 1000 fruits. Pour la maturité, c’est le pourcentage de fruits mûrs sur le pied qui a été estimé (par classe de 10%). Les résultats de la première année de ce suivi sont représentés sur la figure 2.


Figure 1 : Transect de suivi des fruits (en pointillés rouges) pendant le protocole SEJOUR (filets de capture en rose)


Il s’agit bien évidemment de graphiques exploratoires car ce sont les résultats de la première année d’un suivi à moyen ou long-terme. Malgré cela, on peut déjà noter que le nombre de fruits diminue au cours de la saison conformément à la littérature existante (Murdrzynski & Norment, 2013). En effet, on peut repérer sur les graphiques que le nombre global de pieds diminuent globalement avec le temps, ainsi que la quantité de fruits. En parallèle à cela, il faut noter que pour 3 essences, la proportion de fruits mûrs est quasiment maximale au début du suivi. Seules les mûres ne sont pas encore à maturité fin août. Ces résultats nous montrent donc déjà l’intérêt du suivi car certains oiseaux en halte migratoire à la Trimouille semblent bien se nourrir de fruits à la Trimouille (Lemonnier et al, 2021).


Figure 2 : Évolution des fruitiers lors des quatre semaines du protocole SEJOUR


Ce suivi va donc perdurer de manière à apporter plus d’informations sur la disponibilité en fruits pour les oiseaux migrateurs. A terme, d’autres études pourraient être mises en place sur le site pour venir compléter ces données : consommation des fruits par les oiseaux, étude de la disponibilité en arthropodes, intérêt nutritionnel de la ressource… Toutes ces informations pourront nous apporter des informations complémentaires sur la qualité des « prairies de la Trimouille » pour l’accueil des oiseaux migrateurs (Smith et al, 2007 ; Carlisle et al, 2012).


Références

  • 2013, Alan RR., McWilliams SR. & McGRAW KJ. The importance of antioxydants for avian fruit selection during autumn migration. The Wilson Journal of Ornithology 125(3): 513-525.

  • 2012, Blendinger PG., Ruggera RA., Nuñez Montellano MG., Macchi L., Zelaya PV., Alvarez ME., Martin E., Acosta OO., Sanchez R. & Haedo J. Fine-tuning the fruit-tracking hypothesis : spatiotemporal links between fruit availability and fruit consumption by birds in Andean mountain forests. Journal of Animal Ecology 81 : 1298-1310.

  • 2013, Bolser JA., Alan RR., Smith AD., Li L., Seeram NP. & McWilliams SR. Birds select fruits with more anthocyanins and phenolic compounds during autumn migration. The Wilson Jounral of Ornithology 125(1): 97-108.

  • 2012, Carlisle JD., Olmstead KL., Richart CH. & Swanson DL. Food availability, foraging behavior, and diet of autumn migrant landbirds in the boise foothills of southwestern Idaho. The Condor 114(3): 449-461.

  • 2021, Lemonnier G., Debenest E. & De Bouët du Portal P. Comprendre le rôle écologique d’une halte migratoire isolée dans les terres intérieures françaises. Alauda 89(4) : 271-282.

  • 2013, Murdruzynski BM. & Norment CJ. Influence of habitat structure and fruit availability on use of a northeastern stopover site by fall songbirds. The Wilson Journal of Ornithology 125(4): 744-754.

  • 2007, Smith SB., McPherson KH., Backer JM., Pierce BJ., Podlesak DW. & McWilliams SR. Fruit quality and consumption by songbirds during autumn migration. The Wilson Journal of Ornithology 119(3): 419-428.

  • 2010, Smith SB. & McWilliams SR. Patterns of fuel use and storage in migrating passerines in relation to fruit resources at autumn stopover sites. The Auk 127(1): 108-110.

  • 2014, Wolfe JD., Johnson MD. & Ralph CJ. Do birds select habitat of food ressources ? Neartcic –neotropic migrants in Northeastern Costa Rica. Plos One 9(1) : e86221. doi:10.1371/journal.pone.0086221

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